La remontée des cotations ne fait pas oublier la crainte d’une crise économique

Produits industriels. L’avenir s’éclaircit sur le court terme avec une demande toujours forte en produits laitiers. Mais quelle sera-t-elle à l’automne, en cas de crise économique mondiale ?

Depuis le début du mois de mai, les cotations du beurre et de la poudre­ 0 % connaissent une remontée presque aussi brutale­ que la chute observée en mars. En trois semaines, le beurre a gagné 570 €/t et la poudre 160 €/t. La perspective d’une ouverture de l’intervention avant l’été s’éloigne donc. De l’avis des opérateurs, après les bouleversements engendrés par la crise du Covid-19  arrêt de la RHF, fermetures des frontières, réorganisation des débouchés pour les transformateurs, etc., on constate que la demande en produits laitiers est toujours là. Les fondamentaux du marché que nous connaissions en début d’année se réenclenchent, avec notamment l’Asie qui est revenue aux achats. À cette demande retrouvée s’ajoutent une offre en lait qui s’amenuise après le pic de collecte et des prix devenus très attractifs pour les acheteurs. Le stockage privé, qui a retiré quelques milliers de tonnes de beurre, de poudre et de fromages, n’aura joué qu’à la marge sur ce revirement. Si le plus dur est passé pour ce premier semestre 2020, l’inquiétude ne s’est pas éteinte pour la suite. Quelles seront les conséquences de la crise économique mondiale qui s’annonce ? Ralentissement de la croissance­, effondrement des revenus du pétrole, pertes de pouvoir d’achat, chômage, sont autant d’éléments défavorables pour demain sur la demande en produits laitiers.