Nous sommes jeudi, il est 20 heures et un éleveur m’appelle, un peu paniqué, car il a un accident avec son Dac. Du propylène glycol coule partout et il a perdu environ un tiers de son fût de 200 litres. Évidemment, certaines vaches sont en train de le boire ! Il me dit qu’il a identifié deux vaches titubantes et il me demande s’il peut y avoir des séquelles. Étant à proximité de l’élevage, je m’arrête pour y jeter un coup d’œil. Effectivement, une vache augmente son polygone de sustentation (c’est-à-dire qu’elle tient les quatre membres écartés afin de maintenir son équilibre), une autre titube dangereusement. N’ayant jamais été confrontée à ce genre d’accident, je me dis qu’elles doivent être ivres à cause du propylène glycol. Je conseille donc à l’éleveur de les séparer dans un box afin qu’elles puissent « cuver » toute la nuit. Je profite de ma soirée pour faire quelques recherches et je découvre qu’une overdose de propylène glycol provoque une acidose métabolique. En d’autres termes, il s’agit du même phénomène que lorsque les vaches avalent des céréales accidentellement. Le lendemain matin, j’appelle l’éleveur pour prendre des nouvelles des vaches. Celle qui titubait fortement est étalée et geint. L’autre ne mange pas. Après examen clinique, je décide de drencher la vache encore debout et de lui administrer des bolus contre l’acidose. Celle étalée est mise sous perfusion lente (60 litres sur la journée de sel, de calcium et d’eau du robinet). Je lui administre aussi des bolus contre l’acidose. Je préviens l’éleveur que son pronostic vital est engagé.
Une overdose de propylène glycol

Ivresse. Un accident de Dac a entraîné une surconsommation du produit. Des vaches titubaient.
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