Quelles rations en cas de manque de fourrage ?
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Bilan. Après 2018, l’année 2019 a une nouvelle fois été marquée par la sécheresse et des baisses de rendements fourragers. Il est donc important de faire le point sur les stocks restant et les besoins à venir pour nourrir les animaux.
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D’après Agreste, le service statistique du ministère, le rendement moyen 2019 de maïs ensilage est estimé à 11,7 tMS/ha, contre 12,1 en 2018 et 12,5 pour la période 2014-2018. Il existe une très forte hétérogénéité entre les zones. L’été très sec et l’automne très pluvieux n’ont pas permis de compenser les baisses de rendements en maïs par de l’herbe. L’hiver 2019-2020 sera long !
Réaliser un bilan fourrager
Pour anticiper une éventuelle rupture, il est primordial d’estimer les stocks et les besoins des cheptels à l’aide d’un bilan fourrager. Si le déficit fourrager est avéré, il est indispensable de lister rapidement les différentes solutions envisageables : ajustement des effectifs ; modification de la ration (avec achat complémentaire de fourrage, de co-produits ou de substituts de fourrages du commerce).
Revoir les effectifs
Si le déficit est modéré, il peut être pertinent de réaliser des simulations de production et d’effectifs sur douze mois, afin d’évaluer l’opportunité de faire sa référence malgré l’obligation d’acheter des fourrages jusqu’à la prochaine récolte de maïs. En fonction du contrat avec la laiterie, il sera peut-être préférable de réformer précocement des vaches ou de vendre des génisses de renouvellement. Si l’élevage possède d’autres animaux (bœufs ou taurillons), il faut estimer le manque à gagner de la vente anticipée des animaux par rapport à leur coût de finition. Souvent, la vente anticipée de un à deux mois sur des gros bovins reste rentable. Si le déficit est important, il faudra coupler cette première solution à l’achat d’aliments.
Solutions du commerce
Il existe une grande diversité de solutions sur le terrain : achat de fourrages, de co-produits et d’aliments de substitution des fourrages. Il est indispensable, dans chaque contexte régional, de faire un inventaire de ces solutions en analysant leurs valeurs nutritionnelles, leurs intérêts dans les rations (vaches en lactation, taries ou génisses), leurs disponibilités et surtout leurs tarifs en comparaison des prix d’opportunité.
Des outils sont disponibles auprès des conseillers d’élevage pour analyser tous ces éléments. Concernant les fourrages achetés à l’extérieur, leurs valeurs et leurs prix varient du simple au double, voire au triple, entre du maïs ensilage ou de la paille, par exemple. Les co-produits et aliments du commerce peuvent être intéressants en énergie et/ou protéines, mais leurs tarifs fluctuent fortement en fonction des disponibilités, du coût du transport, de la qualité du produit ou encore des quantités commandées.
Hypothèse 1 : achat d’ensilage de maïs, de foin et de paille | |||||
Type de ration (fourrages en % pour ajuster l’ingestion aux quantités de concentrés) | Caractéristiques | Coût fourrager (€/1 000 l) | Coût concentré (€/1 000 l) | Coût alimentaire (€/1 000 l) | Différence hypothèse/témoin (%) |
Témoin : 80 % ME + 20 % EH + 3,6 kg soja | 15 kg MS ME + 3 kg MS ensilage herbe | 34 | 59 | 93 | |
40 % ME prod. + 40 % ME ach. + 20 % EH + 3,6 kg soja | 7,5 kg de MS ME à 130 €/tMS | 60 | 59 | 119 | + 28 % |
45 % ME + 20 % EH + 35 % foin ach. + 3 kg soja + 2,5 kg MG (maïs grain) | 6 kg de MS de foin à 120 €/tMS | 49 | 72 | 121 | + 30 % |
45 % ME + 20 % EH + 35 % paille ach. + 3,3 kg soja + 4,5 kg MG | 4-5 kg de MS de paille à 120 €/tMS | 39 | 91 | 130 | + 40 % |