Rebrousse-poil spécial covid
Une AG pas ordinaire
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Alors, dans ce cas, c’était une AG extraordinaire, me diras-tu ? Et non juste pas ordinaire. Ça y est, je t’ai déjà perdu !
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Et pour ajouter à la confusion, à une AG, tu peux avoir des administratifs et des administrateurs. Dans le jargon associatif, on parle des « tifs » et des « teurs » qui sont les diminutifs d’administratifs et d’administrateurs. Logiquement, associatif devrait donc être le regroupement des administratifs. Sinon on devrait dire « associateurs ».
Si l’administrateur est un producteur, l’administratif est un productif ? (Attention à bien l’écrire car à l’oral on peut entendre « improductif »). Le producteur est-il productif ? Souvent mais pas forcément. Et l’administratif, est-il producteur ? De paperasse et de réglementations. Je sais, c’est facile mais ça détend.
Donc, en raison de la crise du Covid, nous avons dû faire l’AG du Ceta 35 par visio. 70 adhérents se connectent sur Zoom et c’est parti pour deux heures. La présentation des comptes, le prévisionnel, le rapport d’activité… Les tableaux se succèdent. Quelques commentaires ou questions par oral ou par écrit, des votes, bref un déroulement normal. Quelques moments incongrus comme cet adhérent qui suit la réunion avec son smartphone dans son tracteur tout en continuant de préparer sa terre. On entend aussi la vie de la maison quand un ordi au micro sensible est placé dans une pièce centrale. C’est aussi l’interpellation bruyante du conjoint ou de l’associé qui n’a pas compris l’importance du moment.
Bref, pour une fois, nous avions fini pile poil à l’heure de l’apéro sauf que justement, cette fois-ci, il n’y avait pas l’apéro et ça, c’est pas cool. En effet, une AG est un moment incontournable de la vie d’une association mais au-delà de l’aspect statutaire, rencontrer les copains permet de resserrer les liens, de s’échanger les derniers potins, de se vanner en se donnant une bonne claque dans le dos.
Au début du confinement, les politiques ont parlé de distanciation sociale puis de distanciation physique plus appropriée aux gestes barrières. En effet, pour supporter le stress du confinement physique, on s’est vite rendu compte que le contact social était indispensable. Mais que penser d’échanges uniquement par téléphone ou visio ? Avoir des milliers d’amis sur Facebook ne remplacera jamais une discussion ou une bonne rigolade en présentiel (nouveau terme à la mode). L’homme est un animal grégaire et sociable qui a besoin de contacts et d’interactions.
Au sortir du confinement, la peur m’envahit à l’idée de me retrouver à échanger un Covid autour d’une bière. Le syndrome de l’enfermement. Serais-je devenu agoraphobe ? Je me précipite chez mon psy qui me conseille d’entamer un travail sur moi. Je lui ai répondu qu’au prix auquel je le payais, j’espérais bien que c’est lui qui allait faire le travail.
Bref n’écoutant que mon courage, je m’écriais (telle Nadine Morano après les attentats du 13 novembre 2015) « Tous en terrasse » et que la vraie vie reprenne !